Bille de clown

Salut les enfants, je suis Lou. 

Si j'ai décidé d'écrire sur ce blog, c'est pour donner enfin un sens à toutes ces pensées vagabondes qui s'entrechoquent dans ma tête sans me laisser de répit, à tous ces écrits sur des feuilles déchirées, à toute cette encre qui a coulé en marge de mes cours de maths, où dans mes multiples carnets. Ecrire est une manière de photographier un état d'esprit. J'en ai besoin, mue par la peur d'oublier, de devenir un jour une vielle conne sans idéaux, ne portant plus que les oripeaux du temps sur un visage devenu ridé, dans des yeux devenu tristes ne reflétant plus qu'un cruel vide. Je crains ce temps que je viens d'évoquer, avec le temps tout s'en va, l'amour disparaît laissant une marque au plus profond du coeur, le temps passe, les pleurs deviennent des souvenirs, les rires, les joies sont remplacés par de la rancoeur, de la haine, puis de l'indifférence. Je ne veux pas oublier. Le journal de 20h nous parle encore de ces gens qui meurent à quelques heures d'avions de nous. La mort est anonyme omniprésente, " La mort d'un seul homme est une tragédie, celle de milliers de personnes est une statistique ". Staline n'a jamais eu autant raison qu'aujourd'hui. La vérité fait si mal, les autres préfèrent s'abrutir devant ce que leur apporte TF1, on oublie la misère à grand coup de publicité, ils nous paraissent si loin ces gens qui se meurent aux portes de la France.

On ne regarde plus les clochards, de plus en plus nombreux, " des bons à rien ", ce sont eux pourtant, qui sous le règne de la rue vivent les existences les plus romanesques, ils ont parfois tout quitter avec le seul espoir d'être libre, et se retrouve contrôlés, fouillés, catalogués sans papiers et expulsés du pays des droits de l'Homme. Le monde est fou, gouverné par l'argent, l'ère de la consommation, on s'achète, on se vend, comment peut on donner un prix à la terre, comment peut on refuser l'entrée d'un pays à quelqu'un ?  Nous sommes tous terriens,  la Terre n'appartient à personne et à tout le monde, nous avons oublié que la nature, les animaux, les plantes étaient là bien avant nous et seront là après notre extinction, pourquoi nous sommes placés au dessus d'eux, Elle est où notre putain de supériorité ? Pourquoi des peuples barbares, violents et fous se plaçent-ils en haut d'un ordre déjà établi ? J'ai peur de demain, des autres qui ne sont que les reflets de tout ce que je hais chez moi-même.